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Les Observateurs du Mont Blanc

Une réflexion joyeuse sur l'effondrement

Les Observateurs du Mont Blanc est une création de la Compagnie Du Déluge.
Le texte est écrit par Léa Sigismondi, la mise en scène est portée collectivement
par les 6 comédiens travaillant sur le spectacle.

Les 5,6 et du 10 au 13 Janvier 2023 - Théâtre de l'Elysée (Lyon) 

Spectacle séléctionné au concours Jeunes metteurs en scène 2022 - Théâtre 13 (Paris)


Le texte "Les Observateurs du Mont Blanc" est lauréat de la séléction 2023 Tout Public des Ecrivains et Ecrivaines associés du Théâtre.

Le Texte

Les Observateurs du mont Blanc, c’est l’histoire d’une fin du monde qui traîne en longueur.

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Cette idée m’amusait beaucoup : fuir la tentation de décrire une apocalypse abominable pour plutôt me tourner vers une très lente dégringolade qui empêche justement de saisir le moment précis de la fin. À tel point que ce sont les humains eux-mêmes, lassés, qui décident de choisir arbitrairement que les choses s’arrêtent. J’ai aussi voulu défendre une vision de la fin du monde qui s’éloigne des poncifs des récits du genre. Souvent, que ce soit dans la littérature, les films ou les séries télévisées, le cadre de la fin du monde justifie des comportements humains abjects : vol, violences, viols. Chacun tente de survivre aux dépens des autres. Ce cliché est tellement usé (pour d’évidentes raisons narratives) qu’il s’est inscrit dans notre imaginaire collectif, et nous nous mettons à croire sans y penser (et moi la première) que si fin du monde il y a, ce sera terrible, ce sera du chacun pour soi et tout le monde sera un loup pour tout le monde. Des études historiques, sociologiques et anthropologiques tendent pourtant à démontrer l’inverse.

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C’est dans les situations les plus critiques que les humains font le plus preuve d’empathie, d’entraide, d’organisation collective. Nous avons alors de bonnes raisons de croire qu’il en serait de même pour la fin du monde. Sociologiquement et politiquement, c’est très intéressant. Mais narrativement, cela peut être compliqué, qu’y a-t-il à raconter si on ne se massacre pas les uns les autres ? Dans le texte, des humains se regroupent pour préparer une dernière immense fête avant de décréter officiellement la fin du monde (et commettre, pour beaucoup, un suicide collectif). Je suis partie du principe que les bases de l’organisation sociétale étaient garanties. Les humains de la pièce ont réussi à organiser la répartition de la nourriture, l’accès à l’eau et aux endroits pour dormir. Ils ont garanti un minimum basique d’organisation politique. Et c’est justement tout ce qu’il y a « en plus » qui devient intéressant.

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Toutes ces questions qui relèvent parfois de l’anecdotique, du confort, de ce qui fait que nous sommes profondément humains : continue- t-on à fêter les anniversaires, fait-on en sorte que ceux qui le souhaitent puissent avoir des relations sexuelles une dernière fois avant de mourir, abolit-on la méchanceté pour finir sur une note agréable ? L’idée était aussi de montrer qu’il n’y a pas de sujets politiques, mais que tous les sujets peuvent être politisés s’ils sont pensés comme communs et qu’ils donnent lieu à des discussions entre individus.    

                                                                                                                                                                   Léa Sigismondi 

Le texte "Les Observateurs du Mont Blanc" est lauréat de la séléction 2023 Tout Public des Ecrivains et Ecrivaines associés du Théâtre.

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Les Observateurs du mont Blanc - Image générée par Théo Thiéry, comédien dans le projet à l'aide de l'intelligence artificielle Mid Journey.

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Note d’intention sur
la mise en scène

Dans la volonté d’exploration du travail de groupe qui caractérise notre compagnie, nous avons décidé de mettre en scène les Observateurs du mont Blanc de manière collective. Je suis la porteuse du projet et
sa coordinatrice, mais la manière dont nous nous organisons est la suivante : une personne qui n’est
pas dans une scène peut diriger la scène. C’est donc un forme de « mise en scène tournante » que
nous allons mettre en place. Nous défendons le théâtre comme un art éminemment collectif. L’idée est de
faire se rejoindre la forme et le fond. Comment défendre légitimement au plateau des idées progressistes
et démocratiques, comment revendiquer le théâtre comme un lieu de communion citoyenne si on ne met pas en place, au sein de nos espaces de création, des modalités de prises de décision qui posent elles-mêmes ces questions ? Le texte des Observateurs du mont Blanc dépeint justement des humains faisant une dernière fois groupe et tentant de prendre des décisions sans leader, nous trouvions donc particulièrement pertinent de faire correspondre l’histoire de la création de la pièce avec l’histoire de la pièce.
La pluridisciplinarité sous-tend tout le projet. La musique est une part centrale dans la fête. Nous travaillons en collaboration avec une personne qui compose toutes les musiques du spectacle en MAO et les mixe en live. De même, le chant est au cœur du spectacle.Pas tant pour sa valeur esthétique que pour son aspect profondément intime. Entendre quelqu’un chanter, c’est aussi avoir accès à des recoins très profonds de sa personne.
Pendant l’immense fête, un karaoké est organisé. Nous avons envie de trouver cet endroit du chant comme un dernier cadeau offert à soi-même et aux autres, sans prétention, naïvement et entièrement.
A la faveur d’une exploration théâtrale et musicale de 6 jours à la Friche Lamartine, nous avons dégagé un axe de travail pour la dernière partie du spectacle, la fête. La fin du spectacle est en effet animée par la volonté d’interroger la variété des façons de «faire la fête. Pour cela, le spectacle multiplie les «plans sérrés», laissant imaginer par le public le portrait général de la fête qui se donne à voir par petits morceaux sous ses yeux. A partir d’une quinzaine de «modules» de scènes écrites et répétées, nous proposerons pour chaque représentation un enchainement improvisé de 5 ou 6 scènes. L’idée est de se rapprocher de la part de hasard et d’improvisation qui caractérise les soirées les plus folles, mais aussi de cultiver ce travail d’écoute collective et de prises de décisions de groupe qui caractérise notre travail.
Les humains de la prairie trouvent, dans ce corps-à-corps final d’autres moyens de créer du collectif, débarassés, désecombrés de production des discours normatifs qui leur étaient indispensables pendant la première partie du spectacle.

L'Equipe
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Texte : Léa Sigismondi

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Mise en scène : Léa Sigismondi et Tom da Sylva

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Jeu :  Tom da Sylva, Justine Plaete, Ninon Portier, Léa Sigismondi,

Théo Thiéry, Léo-Paul Zaffran

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Musique : Jérémy Vigne (Construction des Temps Modernes - CDTM)

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Scénographie :  Adèle Hamelin 

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Lumière : Calliste Lestra

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Costumes : Aglaé Plaete

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Nos deux axes de travail

La prise de parole politique et en public

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 les prises de décision en groupe. Nous souhaitons engager un travail de réflexion sur les modalités de la démocratie directe et ses limites. Une bonne partie des scènes de la première partie du spectacle consistent en des prises de paroles successives de groupes de travail, de commissions,
d’associations, formées dans la prairie; prairie qui regroupe les survivants souhaitant organiser une dernière fête avant
la fin du monde.

La fête : ses conditions, ses spécificités, ses représentations.

 

 

Nous voulons faire de ce moment du spectacle une recherche sur l’essence de la fête, cette activité humaine très étrange et codifiée. Que cherche-t-on dans ces moments ? Que cherchent les personnages

de la pièce, et que cherchons-nous, en tant qu’artistes dans cette espèce de quintessence du lâcher-prise ?

Ces deux chemins que nous souhaitons creuser nous amènerons à proposer un spectacle résolument
immersif. Nous avons envie de jouer sur ces allers-retours entre la fiction poétique (celle des observateurs, en
haut de leur montagne) et la réalité très tangible mais un peu décalée, grossie à la loupe (celle de la prairie).
Notre souhait serait de terminer le spectacle sur une fête théatralisée qui glisserait discrètement mais inexorablement vers un vrai moment de convivialité. Ce spectacle n’aurait pas de fin, à l’image de l’histoire que nous racontons. Nous n’avons pas envie de mettre à point final à cette fête, parce-que les humains que nous montrerons ne le veulent pas non plus. Au fond, ils rêvent seulement que ça continue encore et encore et encore.

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Résidence à la Friche Artistique Lamartine  Janvier 2022
Les Observateurs du Mont Blanc sont accueillis en résidence :

- A la Friche artistique Lamartine en Février 2022

- A l'espace Artaud en Novembre 2022 

-Au théâtre de la Croix Rousse en Décembre 2022
Première le 5 Janvier 2023 au Théâtre de l'Elysée à Lyon
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